Après deux décennies de discussions sur la durabilité dans la filière cacao, nous en arrivons à poser la question suivante : « Pourquoi n’avons-nous pas encore résolu ces problèmes ? » Il est vrai qu’on a parfois le sentiment que le Baromètre Cacao aborde les mêmes sujets tous les deux ans. En réalité, des problématiques supplémentaires sont apparues au fil des ans.
Certaines sont interdépendantes et mettent en lumière les enjeux de la protection de l’environnement. La déforestation et la perte de biodiversité sont provoquées par la culture du cacao, le changement climatique affecte cette culture et est aggravé par la déforestation, tandis que l’utilisation de produits phytosanitaires cause des dommages environnementaux et est dangereuse pour ceux qui les appliquent.
Le travail des enfants dans la cacaoculture en Afrique de l’Ouest est un problème chronique, où des enfants effectuent des travaux dangereux et inadaptés à leur âge. L’inégalité entre les sexes constitue un obstacle pour les femmes, tant en tant que détentrices de droits qu’en tant qu’actrices du changement
Si l’on devait représenter les défis que doit relever la filière cacao par un arbre, celui-ci aurait deux branches principales : la protection de l’environnement et les droits humains. Toutes deux poussent sur le tronc commun de la pauvreté des cultivateurs et des cultivatrices, une pauvreté exacerbée par la crise actuelle du coût de la vie.
Ces dernières années, le concept de revenu vital est devenu une priorité de la filière cacao, mais il n’a pas entraîné de changements notables des pratiques commerciales. Les gouvernements ivoirien et ghanéen ont certes collaboré pour augmenter les prix du marché, et il s’agit d’une étape importante, mais jusqu’à présent, les prix au producteur sont loin d’être rémunérateurs pour les cultivateurs.
Trop souvent, les décisions en matière de durabilité sont prises par les détenteurs du pouvoir, qui vivent loin de la réalité des cacaoculteurs et veillent à ce que ces décisions aillent dans le sens de leurs intérêts. Ainsi, malgré des décennies de revendications en faveur d’une hausse des prix, aucune réponse n’a été apportée jusqu’à présent. Au lieu de cela, les stratégies se sont concentrées sur les changements à opérer de la part des cultivateurs, comme l’augmentation des rendements et la diversification de la production.
Les recherches menées dans le cadre de ce Baromètre montrent que les approches de lutte contre la pauvreté qui ont été privilégiées jusqu’à présent ne permettront pas de résorber le déficit de revenus ; des rendements plus élevés ne se traduisent pas nécessairement par une augmentation du revenu net, mais comportent des risques plus élevés pour les cacaoculteurs. Sans hausse significative des prix au producteur, la durabilité de la filière cacao est une pure chimère.
Pour que le cacao soit réellement durable — à savoir pour que les ménages de cacaoculteurs puissent gagner un revenu vital, que la nature soit protégée et épanouie, et que tous les droits (y compris ceux des enfants, des femmes et des autres groupes marginalisés) soient sauvegardés — un véritable changement est nécessaire. Un changement systémique.
Dans cette optique, les lois en cours d’élaboration sur la chaîne d’approvisionnement dans les pays consommateurs de cacao sont un signe très encourageant, même si seules leur portée et leur application permettront de juger de leur efficacité.
Le changement nécessaire à l’échelle du secteur ne peut se limiter à améliorer les pratiques agricoles ; un réexamen de l’environnement favorable de la filière est une étape essentielle. Les politiques de gouvernance et les pratiques d’achat doivent faire l’objet de changements et d’améliorations systémiques. Ce n’est qu’une fois ces conditions réunies que l’on pourra se pencher sur la productivité des cultivateurs.
Le revenu vital est un droit humain en soi, mais aussi la condition sine qua non pour surmonter tous les autres problèmes qui affectent la filière cacao. La pauvreté des cultivateurs alimente des fléaux tels que la déforestation, le travail des enfants et l’inégalité entre les sexes. Un revenu vital est le minimum décent pour un ménage. En tant que tel, il doit être un point de départ et non une ligne d’arrivée. Pourtant, la plupart des cultivateurs en sont encore très loin.
Bien qu’il soit évident que les approches actuelles visant à augmenter les revenus des cultivateurs n’ont, tout au plus, qu’un impact marginal, la plupart des entreprises du secteur du cacao et du chocolat poursuivent leurs activités sans rien changer. Il existe une hypothèse tacite selon laquelle les cultivateurs de produits de base sont pauvres par définition, tandis que de nombreuses entreprises ont enregistré des bénéfices records.
Égalité femmes-hommes
Un grand nombre des ménages identifiés comme présentant un « risque élevé » de pauvreté sont dirigés par des femmes. Pour y remédier, les femmes doivent bénéficier des mêmes droits et perspectives que leurs homologues masculins. Les femmes ne bénéficient pas automatiquement de revenus plus élevés. Par conséquent, chaque programme et chaque intervention doit avoir une approche sexospécifique, en veillant à ce que les bénéfices tout comme les risques soient équitablement répartis.
Productivité, main-d’œuvre, taille des exploitations
Accroître la productivité est nécessaire mais cela ne suffit pas à augmenter le revenu net. Souvent, les ressources nécessaires (main d’œuvre et capitaux) pour accroître la productivité ne sont pas disponibles ou abordables. En raison des coûts additionnels de la main-d’œuvre salariée et des intrants, il est très difficile d’atteindre un revenu net plus élevé rien qu’en cultivant davantage de cacao. L’argument selon lequel les exploitations agricoles seraient trop petites est aussi difficilement recevable dès lors que l’on analyse les données ; plus l’exploitation est grande, plus la main-d’œuvre nécessaire est importante, alors que les ménages de cacaoculteurs ne peuvent recourir qu’à une main-d’œuvre limitée. Un accroissement de la productivité comporte des risques plus élevés pour les cultivateurs, étant donné que les investissements sont effectués en amont. Les questions des coûts, de la disponibilité de la main-d’œuvre et des risques sont également des raisons pour lesquelles la diversification vers d’autres produits de base ne peut constituer une solution satisfaisante, bien que cette stratégie soit importante pour la résilience.
Prix
Pour atteindre l’objectif du revenu vital, payer un prix plus élevé pour le cacao est incontournable. Le mécanisme de l’offre et de la demande ne semble pas fonctionner correctement pour les cacaoculteurs. Des interventions telles que le différentiel de revenu décent mis en place par la Côte d’Ivoire et le Ghana sont les premières étapes nécessaires pour garantir une augmentation du prix au producteur.
Les préoccupations environnementales se sont invitées relativement récemment dans le débat mondial sur le cacao durable, bien que ces problèmes soient ressentis et combattus par les communautés des pays du Sud depuis de nombreuses années.
Déforestation
Après un bref ralentissement à la fin des années 2010, le rythme de la déforestation en Côte d’Ivoire et au Ghana est reparti de plus belle. En outre, les forêts tropicales humides d’Indonésie, du bassin amazonien et du bassin du Congo sont toutes menacées par l’empiétement des exploitations de cacao. La déforestation entraîne une perte de biodiversité, accélère le changement climatique et limite la séquestration du CO2. La traçabilité du cacao et la réglementation sont des outils indispensables pour lutter contre la déforestation. Il faut veiller à ce que les mesures de lutte contre la déforestation ne violent pas les droits humains et tiennent compte des petits exploitants.
Changement climatique
Le changement climatique est un deuxième défi environnemental majeur. Il modifie déjà les régions du monde propices à la cacaoculture. S’ajoutant aux conséquences de la déforestation en Afrique de l’Ouest, il a déjà modifié considérablement le régime pluviométrique dans cette région. Le développement de nouvelles variétés et l’agroforesterie sont des mesures d’atténuation et d’adaptation indispensables, tout comme le reboisement.
Produits phytosanitaires
L’utilisation des produits phytosanitaires est fortement encouragée par la filière, car elle permet d’accroître la productivité, mais jusqu’à présent, elle a rarement permis d’augmenter le revenu net des cultivateurs. Ils risquent en effet de ne pas pouvoir amortir leurs investissements. En outre, les risques sanitaires liés à l’exposition aux produits phytosanitaires sont élevés, en particulier pour les femmes et les enfants. Les dommages environnementaux sont tout aussi importants.
Agroforesterie
L’agroforesterie joue un rôle important dans la production durable de cacao. Les faibles taux d’adoption et de survie des arbres, mais aussi l’absence de définitions communes, entravent le déploiement à grande échelle des systèmes agroforestiers.
Solutions
Des systèmes d’agroforesterie diversifiée, l’agriculture biologique, la lutte intégrée contre les ravageurs (IPM), la surveillance conjointe et le partage transparent des données sur les points chauds de déforestation, une approche au niveau du territoire, une réglementation dans les pays producteurs et consommateurs, tous ces outils font partie de la panoplie indispensable pour résoudre les défis environnementaux auxquels la filière cacao est confrontée. La garantie d’un revenu vital pour les cultivateurs contribuerait aussi grandement à réduire la pression sur les forêts, la faune sauvage, l’eau et les sols.
Si en matière de violations des droits humains dans la filière cacao, le travail des enfants est souvent au centre des préoccupations, les communautés productrices de cacao sont en réalité confrontées à une multitude de problèmes. Inégalités femmes-hommes, malnutrition (infantile), manque d’accès à l’éducation, insuffisance des infrastructures sanitaires et de soins de santé, manque de fiabilité du régime foncier et de propriété des arbres, manque de fiabilité de l’État de droit, violations des droits des travailleurs pour les petits exploitants, les ouvriers et les agriculteurs locataires : la liste est longue. Elle est pourtant loin d’être exhaustive.
Travail des enfants
Comprendre ce qui relève ou non du travail des enfants est une première étape importante pour avancer sur cette question. Cependant, 1, 5 million d’enfants en Côte d’Ivoire et au Ghana travaillent dans des exploitations cacaoyères et accomplissent un travail inadapté à leur âge. La plupart d’entre eux effectuent des travaux dangereux qui appartiennent à la catégorie des pires formes de travail des enfants.
En moyenne, les enfants participent à moins d’activités dangereuses et le temp consacré au travail dans les exploitations agricoles a également diminué. Néanmoins, en raison du nombre croissant de ménages de cacaoculteurs, le nombre absolu d’enfants touchés par les (pires) formes de travail des enfants ne cesse de progresser.
Les pouvoirs publics des pays producteurs et les agences de développement ont un rôle important à jouer dans la lutte contre le travail des enfants, notamment en ce qui concerne l’accès à l’éducation, la sensibilisation et l’état de droit. Les investissements et les ambitions des entreprises comme des gouvernements doivent être revus considérablement à la hausse si l’on veut que les objectifs en matière de travail des enfants ne soient pas du simple écoblanchiment et des mots vides de sens. Ces objectifs plus ambitieux doivent être associés à des réglementations contraignantes.
Les approches de prévention reposant sur la sensibilisation des communautés sont un élément clé de ces interventions, tout comme les approches basées sur l’offre – les systèmes de suivi et de remédiation du travail des enfants (SSRTE). Lorsqu’ils sont conçus correctement, les SSRTE permettent d’identifier environ 60 % des enfants d’une communauté astreints au travail des enfants. Le développement communautaire et la responsabilité au niveau de la chaîne d’approvisionnement sont tous deux nécessaires. L’un ne doit pas exclure l’autre.
La pauvreté est un des éléments moteurs d’une longue liste de violations des droits humains, et l’une des principales causes du travail des enfants dans la filière cacao. Sans la garantie d’un revenu vital pour les ménages de cacaoculteurs, il sera bien plus difficile de résoudre le problème du travail des enfants.
Égalité femmes-hommes
Les femmes sont à la tête de nombreuses plantations cacaoyères en Afrique de l’Ouest, mais leurs responsabilités ne sont pas reconnues ou rémunérées à leur juste valeur. En outre, les femmes sont souvent confrontées à des structures socioculturelles qui les empêchent de gérer des plantations de cacao de manière rentable. À moins d’être spécifiquement conçus à cette fin, les programmes de durabilité ne parviendront souvent pas à atteindre les femmes des communautés cacaoyères. Les interventions qui ne tiennent pas compte de la dimension du genre peuvent même accroître les inégalités entre les hommes et les femmes.
La réalité actuelle du commerce mondial du cacao – et des injustices et inégalités qu’il engendre – ne peut être comprise sans tenir compte du passé ; l’histoire de la colonisation éclaire les structures commerciales qui ont perduré jusqu’à aujourd’hui. Les économies actuelles de l’Afrique de l’Ouest, fondées sur les cultures de rapport, sont le résultat direct de la domination coloniale et des multiples interventions du FMI et de la Banque mondiale.
Alors que l’Europe et l’Amérique du Nord envoient une prétendue aide au développement aux pays du Sud, cette aide est dérisoire comparée à la valeur retirée de ces pays sous forme de main-d’œuvre bon marché, de produits agricoles et d’autres produits de base. Les pays du Nord s’approprient toujours la grande majorité de la richesse de leurs anciennes colonies.
De plus, la représentation est un élément important. Trop souvent, les discussions concernent les cultivateurs, sans que ceux-ci soient invités à la table des discussions. Elles ont pour objet des intérêts africains ou latino-américains, sans que ces intérêts soient représentés par des organisations et des administrations africaines ou latino-américaines.
Bien que l’économie mondiale traverse une période difficile, les entreprises du secteur du chocolat et du cacao ne se contentent pas de rester stables, elles prospèrent. Pour les cultivateurs en revanche, les temps sont durs : le coût de la vie et les coûts de production montent en flèche alors que le prix qu’ils reçoivent pour leur cacao est resté pratiquement inchangé.
Entreprises
La concentration débridée du marché au niveau des négociants et des broyeurs de cacao fait peser une lourde responsabilité sur les entreprises leaders. Assurer une traçabilité complète du cacao tout au long de la chaîne d’approvisionnement constitue un volet important de leur responsabilité. Les niveaux de traçabilité varient fortement d’une entreprise à l’autre, mais toutes comptent une part importante d’approvisionnement indirect – et donc non traçable. Au niveau des chocolatiers, la traçabilité semble être plus poussée, mais cela s’explique par le fait que leurs achats se concentrent sur des sources plus transparentes, laissant le cacao non traçable aux autres acteurs du marché.
Gestion de l’offre
Au niveau mondial, la production de cacao poursuit sa progression, principalement tirée par la croissance en Côte d’Ivoire et en Amérique latine. Bien que les entreprises du secteur du chocolat et du cacao considèrent toujours le mécanisme de l’offre et de la demande comme le principal déterminant des prix du cacao, la discussion sur les politiques de gestion de l’offre fait largement défaut. Bien qu’elle ne soit pas une panacée, la gestion de l’offre doit faire partie de l’arsenal de mesures politiques destinées à accroître la durabilité du secteur.
Normes
Si au moins un tiers, voire plus de la moitié, de la production mondiale de cacao est cultivée sous un label de certification ou un label de durabilité propre à l’entreprise, des problèmes majeurs persistent. En effet, les entreprises et les détaillants de chocolat ont tendance à rechercher le label le moins cher possible, en négligeant les effets négatifs potentiels de cette pression sur les prix. Revendiquer la durabilité du cacao sur la base d’un système de certification est trompeur. Pourtant, les expressions « cacao certifié » et « cacao durable » sont encore souvent utilisées – à tort – de manière interchangeable.
La législation dans les pays consommateurs
Les pays consommateurs, notamment l’UE et le Royaume-Uni, sont en train de mettre en place une législation sur le « devoir de vigilance » pour tenter de rompre le lien entre la cacaoculture et le travail des enfants et la déforestation, que ce soit d’un point de vue général ou sur des sujets spécifiques tels que la déforestation ou le travail des enfants. L’UE a défini un règlement sur la déforestation ainsi qu’un règlement plus large sur le devoir de vigilance. Des cadres juridiques sont également en train d’être mis en place dans de nombreux autres pays européens.
Législation et institutions des pays producteurs
Les pays producteurs sont confrontés à deux défis juridiques : des lacunes juridiques doivent encore être comblées ou améliorées, et l’application des lois déjà en vigueur. En outre, les institutions doivent être renforcées ou mises en place.
Coopératives
La plupart des efforts de la filière cacao n’atteignent que les cultivateurs qui sont déjà organisés en coopératives. La plupart des cacaoculteurs ne sont pas organisés et ne profitent donc pas de ces initiatives. De solides organisations paysannes autonomes doivent devenir la pierre angulaire de ce secteur. Afin que les coopératives puissent jouer le rôle positif qui est le leur, elles doivent être dirigées par des cultivateurs et gérées de manière professionnelle, respecter l’égalité des sexes et rendre des comptes à leurs membres.
Définir des stratégies de manière collaborative et inclusive
Les stratégies permettant de créer un environnement favorable doivent être élaborées et définies de manière collaborative au niveau national et parfois local.
Transparence et responsabilité
Pour que les efforts en matière de durabilité soient à la fois crédibles et efficaces, la transparence et la responsabilité sont essentielles. La mise en place de systèmes nationaux de traçabilité fiables est une des premières étapes clés vers la transparence et la responsabilité. Au-delà des données de géolocalisation, ces systèmes doivent être couplés à un ensemble de données socio-économiques, notamment la composition des ménages, les revenus, les prix au producteur, les données sur le travail des enfants, etc.
Le revenu vital est un droit et à ce titre, il doit être réglementé
Bien que l’objectif du revenu vital soit désormais un objectif largement partagé, les engagements concrets en sa faveur et assortis de délais sont rares, que ce soit de la part des entreprises, des gouvernements ou des initiatives sectorielles. Le revenu vital doit devenir obligatoire, et donc être incorporé aux réglementations en cours d’élaboration sur le devoir de vigilance.
Changer de modèle commercial
Au bout du compte, le modèle commercial du secteur, notamment la manière dont les prix sont fixés, est rarement évoqué au cours des discussions. Résultat : la plupart des cultivateurs ne perçoivent toujours pas de revenu vital et aucune des parties prenantes ne fait ce qu’il faudrait pour le garantir.
Commencer par les bonnes pratiques de gouvernance et d’achat
Il faut agir simultanément sur trois leviers distincts : de bonnes pratiques agricoles, des politiques de bonne gouvernance et de bonnes pratiques d’achat. Cependant, ces trois leviers n’ont pas le même poids. Les bonnes pratiques agricoles constituent une stratégie intéressante uniquement si le cacao est suffisamment rémunérateur. C’est aux entreprises et aux gouvernements du secteur du cacao de faire le premier pas.
À l’attention de toutes les parties prenantes
– Redoubler d’efforts, pour qu’ils soient en adéquation avec l’ampleur et l’urgence du problème ;
– Mettre en œuvre un engagement en faveur du revenu vital à l’échelle du secteur ;
– Mettre en œuvre un moratoire mondial sur la déforestation ;
– Améliorer sensiblement l’environnement favorable des pratiques d’achat et des politiques de gouvernance avant de mettre l’accent sur les bonnes pratiques agricoles ;
– Impliquer les cultivateurs et la société civile en tant que co-décideurs dans l’ensemble des collaborations axées sur la durabilité, au moyen de processus inclusifs et participatifs ;
– Instaurer des mécanismes de transparence et de responsabilité efficaces ;
– Encourager le passage de la monoculture à une production diversifiée ;
– Renforcer la capacité des communautés agricoles à s’organiser et à faire se faire entendre ;
– S’assurer que toutes les approches de durabilité sont conçues pour inclure les femmes et les jeunes.
À l’attention des entreprises
– Élaborer un plan d’action pour le revenu vital, assorti de délais et incluant les pratiques d’achat ;
– S’engager à respecter un prix de référence pour un revenu vital ;
– Impliquer les cultivateurs dans des contrats asymétriques à long terme ;
– Mettre en œuvre un SSRTE transparent et efficace couvrant l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement ;
– Mettre en œuvre une traçabilité complète de la chaîne d’approvisionnement jusqu’au niveau de l’exploitation agricole ;
– Mettre en œuvre des politiques globales de devoir de vigilance en matière d’environnement et de droits humains ;
– Une transparence complète de la chaîne d’approvisionnement sur les primes de durabilité, y compris le différentiel de revenu décent, les différentiels de pays et les primes de certification.
À l’attention des organismes de normalisation volontaire
– Faire du revenu vital et du prix de référence pour un revenu vital de référence des conditions impératives ;
– Renforcer et faire respecter les codes de bonne conduite des négociants, en exigeant des multinationales qu’elles changent autant que les cacaoculteurs doivent le faire.
Pour les gouvernements des pays consommateurs de cacao
– Faire du revenu vital un élément clé de toute réglementation relative aux droits humains et au devoir de vigilance environnementale, en exigeant des entreprises des plans d’action assortis de délais ;
– Soutenir la représentation de la société civile et des cultivateurs ;
– Apporter un soutien financier et technique durable pour développer les compétences des pays producteurs et lutter contre la pauvreté des cultivateurs.
Pour les gouvernements des pays producteurs de cacao
– Coopérer et travailler à la mise en place d’un DRD, en découplant le prix du cacao du marché des produits de base afin de tenir compte des coûts de production — y compris du revenu vital ;
– Mettre en œuvre des solutions de gestion de l’offre ;
– Accroître sensiblement la transparence et la responsabilité concernant la manière dont les fonds publics sont collectés et dépensés ;
– Développer et mettre en œuvre des systèmes nationaux de suivi et de traçabilité du cacao, portant sur la déforestation et le travail des enfants ;
– Faire respecter la protection des forêts restantes ;
– Intégrer les stratégies relatives au cacao aux stratégies nationales de développement rural et agricole qui privilégient la souveraineté alimentaire et les infrastructures rurales ;
– Divulguer annuellement les tonnages de cacao vendus, le prix obtenu pour ces ventes, y compris tous les différentiels, et le calcul du prix au producteur par rapport au prix du marché mondial.